Nouveau mode d’exercice, les maisons de santé fleurissent actuellement sur le territoire français. Les maisons de santé réunissent plusieurs professionnels de santé autour d’un même projet de santé, le plus souvent dans un même lieu, dans l’objectif d’améliorer le service de santé à la population. Enquête sur ce phénomène dans lequel les pharmaciens ont toute leur place !
Pharmacie et maison de santé
De plus en plus, les pharmaciens devront inscrire leur exercice professionnel dans un cadre d’exercice coordonné, qu’il soit structuré (équipe de soins primaires (ESP), communauté professionnelle territoriale de santé (CPTS), maison de santé pluriprofessionnelle (MSP)) – ou non. La coordination est alors centrée sur le patient à l’aide de messageries sécurisées de santé, d’interopérabilité entre les logiciels métiers des professionnels de santé, etc.
Néanmoins, s’installer à proximité ou dans une maison de santé est la meilleure des façons de se protéger contre le risque de désertification médicale, de sécuriser l’économie de l’officine et d’entrevoir des perspectives de développement.
L’avis de l’expert
Roger Gravel, du cabinet CCRI, appelle à pousser les investigations qui permettront à l’acquéreur de bien réfléchir à son lieu d’installation en zone urbaine ou rurale.
Lorsqu’un pharmacien souhaite vendre son officine, la proximité de ses locaux avec une maison de santé – occupée par des médecins généralistes essentiellement – est-elle un plus pour son acquéreur ? La réponse à cette question simple mérite réflexion : bien entendu que c’est un plus, mais par rapport à quoi ? L’achat de telle ou telle officine se fait sur une approche globale : une région, une ville, un quartier, un emplacement, un chiffre d’affaires, une marge brute, un EBE, la taille des locaux, etc. La présence d’une maison médicale n’a d’intérêt que s’il a été prouvé qu’elle a fait progresser le CA de l’officine, que l’âge des médecins prescripteurs qui y sont installés ne laisse pas craindre leur départ à la retraite prochainement, et que ceux-ci sont propriétaires des murs pour qu’ils ne soient pas tentés de déménager pour le devenir !
Autres questions souvent posées par les candidats acquéreurs : « La proximité de certains prescripteurs ne va-t-elle pas entraîner une attitude négative des autres praticiens du secteur ? A qui appartiennent les murs de l’officine, au titulaire actuel ou aux médecins ? Si ce sont ces derniers, le loyer est-il réaliste compte tenu de la surface de l’officine (300 m2) sans commune mesure avec leurs locaux (30 m2 / praticien) ?”
La réponse à la question initiale est donc nuancée : oui la proximité d’une maison médicale avec une officine est un avantage incontestable en milieu rural, alors qu’en milieu urbain et semi-urbain il faut creuser, mais en aucun cas ce n’est un élément pénalisant.
La réalité du terrain démontre qu’entre deux officines aux spécificités identiques, un acquéreur donnera sa préférence à une pharmacie proche d’une maison de santé car il y verra une pérennité de sa patientèle et donc de son chiffre d’affaires.