Le cabinet CCRI souhaite tout d’abord « tirer un coup de chapeau » aux pharmaciens pour leur comportement et leur implication exemplaires durant la crise sanitaire. Les pharmaciens ont confirmé leur rôle de premier plan auprès de la population et leur implication, voire leur dépassement de fonction, dans la lutte contre l’épidémie. Quelles sont les conséquences du COVID19 sur l’activité des pharmacies ? Sur le marché de la transaction ? Quels enseignements ont été pris pour les négociations autour de la nouvelle convention pharmaceutique ? CCRI fait le point !
Une augmentation de CA
Des résultats contrastés selon les typologies d’officines
En effet, si les pharmacies de proximité et de zones rurales ont progressé, les pharmacies dites “de passage” (secteurs touristiques, centres commerciaux, gares, aéroports) ont eu à affronter plusieurs mois difficiles avec les confinements successifs, la fermeture des commerces dits “non essentiels” et le pass sanitaire, avant de retrouver le chemin de la croissance. La crise sanitaire a renforcé les forces et faiblesses des différentes catégories d’officines et a accentué les différences en fonction des emplacements et des niveaux de chiffre d’affaires.
De nouveaux produits et services liés à l’épidémie
Les ventes de masques, de gel hydroalcoolique, mais aussi la vaccination et les tests antigéniques, ont grandement contribué à l’augmentation des résultats. Le pharmacien joue un rôle primordial dans le dispositif de test et de vaccination anti COVID-19. Avec l’extension du pass sanitaire durant l’été, les tests antigéniques ont participé à la progression des chiffres. La fin de la gratuité des tests dits “de confort” à compter du 15 octobre a cependant entraîné une nette baisse des délivrances en pharmacie.
De nouveaux comportements des consommateurs
C’est dans la tendance actuelle, de nombreux clients privilégient désormais les circuits courts et les achats sur internet. Le chiffre d’affaires de la parapharmacie est celui qui progresse le plus durant la crise sanitaire. Ces nouveaux comportements ont profité aux ventes de dermo-cosmétiques, de compléments alimentaires (sommeil, immunité, etc.) ou encore de produits biologiques.
Le marché de la transaction d’officines en plein développement
Alors que les ventes et cessions d’entreprises sont en net recul, les transactions d’officines affichent une progression importante. Les cessions de parts sociales représentent 42% des transactions enregistrées.
L’augmentation de l’activité des pharmacies et leur implication durant la crise sanitaire a permis de lever les freins et les doutes des acquéreurs. En effet, durant l’épidémie le rôle du pharmacien a été plus valorisé qu’habituellement aussi bien par la clientèle que par les médias. Cette confiance accrue, couplée à des taux d’intérêt d’emprunt historiquement bas et à la motivation des primo-accédants à s’installer, a permis au marché de la transaction de confirmer sa bonne forme.
Vers une nouvelle convention pharmaceutique
Lancées le 10 novembre dernier avec l’assurance maladie, les négociations conventionnelles définiront l’avenir de la pharmacie pour les 5 prochaines années. Objectif ? Tirer les enseignements de la crise sanitaire, mais aussi intégrer les nouveaux enjeux du numérique et de la transition écologique.
Élargir le périmètre d’action des pharmaciens
Largement reconnus dans leur rôle de premier plan dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19, les pharmaciens aspirent désormais à voir s’élargir le périmètre de leurs actions prises en charge par l’assurance maladie. Quatre nouvelles missions sont d’ores et déjà sur la table des négociations : l’accompagnement des femmes enceintes, le suivi des patients diabétiques, le dépistage du cancer colorectal et la prise en charge du sevrage tabagique.
Les nouveaux enjeux du numérique et de l’écologie
E-prescription, dématérialisation de la carte vitale, logiciels d’aide à la dispensation certifiés, messagerie sécurisée, dossier médical partagé, l’assurance maladie souhaite développer et valoriser les usages digitaux au sein des pharmacies.
Autre axe prioritaire de cette nouvelle convention : la transition écologique. Au programme, gestion des déchets dans les officines, circuits de livraison, sensibilisation des patients à la santé environnementale et à la réduction des expositions domestiques aux produits toxiques. Objectifs ? Responsabiliser les pharmaciens aux enjeux environnementaux de leurs activités et profiter de leur rôle de proximité et de conseil auprès de la population pour les sensibiliser à ces enjeux.