Le secteur pharmaceutique est marqué par l’introduction de médicaments de plus en plus coûteux. Bien que ces traitements offrent des opportunités de rémunération attractives pour les pharmacies, ils représentent aussi des risques financiers non négligeables. La gestion des stocks de médicaments coûteux peut rapidement drainer la trésorerie d’une officine, sans compter les risques de litiges. Comment alors minimiser ces risques tout en optimisant la rentabilité ? Le cabinet CCRI vous propose quelques pistes à suivre.
1. Optimisation de la gestion des stocks
La gestion des stocks est un aspect critique, surtout lorsqu’il s’agit de médicaments onéreux. Un excès de stocks peut rapidement immobiliser des capitaux importants. Une approche de flux tendu, basée sur les prévisions des ventes et l’analyse des besoins réels des patients, permet de minimiser ce risque. Les pharmacies doivent veiller à n’acquérir que les quantités nécessaires et utiliser des outils de gestion performants pour optimiser leurs commandes.
2. Négociation avec les grossistes et les laboratoires
Les relations avec les grossistes et les laboratoires sont également essentielles pour réduire l’impact financier des médicaments chers. Négocier des délais de paiement plus longs, des conditions de retour facilitant les invendus ou encore des remises sur volumes sont des solutions efficaces pour alléger la pression sur la trésorerie.
En outre, certaines pharmacies peuvent opter pour la consignation des produits onéreux : le médicament est payé uniquement au moment de sa vente, limitant ainsi les risques financiers en cas de non-écoulement des stocks.
3. Vigilance accrue sur les ordonnances
Le moindre litige autour d’une ordonnance peut s’avérer dévastateur pour une officine. Une fausse ordonnance ou un patient qui ne vient pas récupérer son médicament peuvent entraîner des pertes considérables. Comme le souligne un expert-comptable : « Dans le cadre d’une délivrance de produit cher, il faut être vigilant et identifier le prescripteur. Une ordonnance émise par un prescripteur radié depuis peu (pour un départ à la retraite, par exemple) ne doit pas être dispensée. Si la Caisse primaire d’Assurance maladie ne rembourse pas le produit, cela peut provoquer une perte significative de trésorerie. »
Pour éviter ce genre de situation, il est crucial de toujours vérifier l’identité du prescripteur, notamment en cas de doute, en le contactant directement. Ce niveau de vigilance peut éviter des erreurs coûteuses et des pertes financières. Dans un contexte où les médicaments chers impliquent des sommes importantes, la moindre erreur dans la validation des ordonnances peut avoir des répercussions dévastatrices sur la trésorerie de l’officine.
4. Optimisation des remboursements
Outre la vigilance sur les ordonnances, il est également indispensable d’assurer un suivi rigoureux des remboursements. Les médicaments coûteux, en cas de non-remboursement ou de retard, peuvent affecter négativement la trésorerie. Mettre en place des systèmes de facturation automatisés et suivre de près les retours de l’Assurance maladie et des mutuelles est donc essentiel pour maintenir un bon équilibre financier.
5. Mutualisation des achats entre pharmacies
La mutualisation des achats est une stratégie gagnante pour réduire les coûts des médicaments chers. Les pharmacies, en rejoignant des groupements d’officines, peuvent mutualiser les commandes et ainsi bénéficier de meilleures conditions d’achat. Cela permet également de limiter l’immobilisation de la trésorerie, tout en ayant accès à un large éventail de traitements pour leurs patients.
6. Diversification des sources de revenus
Enfin, pour compenser l’impact des médicaments onéreux sur la trésorerie, les pharmacies peuvent diversifier leurs activités. Proposer des services complémentaires, comme des consultations de conseils, des soins de proximité ou encore la vente de produits parapharmaceutiques, permet de générer des revenus supplémentaires et d’amortir les fluctuations liées aux médicaments chers.
Pour conclure, si les médicaments onéreux offrent aux pharmacies des perspectives de bénéfices intéressants, ils représentent aussi des risques financiers importants. La gestion des stocks, la vigilance accrue sur les ordonnances, la négociation avec les grossistes et laboratoires, ainsi que la diversification des revenus sont autant de leviers pour minimiser ces risques. La clé réside dans une gestion proactive et rigoureuse des finances et des opérations de l’officine afin de garantir sa pérennité financière tout en répondant aux besoins de ses patients.