Annoncée par le président de la république le 12 juillet 2021, puis officialisée le 26 septembre, la fin de la gratuité systématique des tests de dépistage du Covid-19 est entrée en vigueur le 15 octobre dernier. Cette mesure concerne les tests dits de “confort”, c’est-à-dire les tests qui ne font pas l’objet d’une prescription médicale. Si la mesure vise avant tout à inciter à la vaccination tout en allégeant le coût du dépistage, elle suggère d’autres répercussions. CCRI vous explique tout !
LA FIN DE PRISE EN CHARGE DES TESTS PAR L’ASSURANCE MALADIE
Les tests Covid-19 (antigéniques, RT-PCR) dits de confort, par exemple pour obtenir un passe sanitaire valide ou pour voyager, ne seront plus automatiquement pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie. Une façon d’encourager la vaccination et de faire faire des économies à l’Assurance maladie.
LES PRIX
Depuis le 15 octobre, il faut débourser 43,89 euros (prix de référence) pour un test PCR en laboratoire et 25 euros pour un test antigénique en pharmacie (30 euros le dimanche). Par ailleurs, les autotests ne sont plus reconnus comme preuve pour le pass sanitaire.
Durée de validité des tests
A partir du 15 octobre :
- Les tests RT-PCR et les tests antigéniques continuent à être reconnus, dans la limite de leur durée de validité de 72h.
- Les autotests réalisés sous la supervision d’un professionnel de santé ne sont plus reconnus comme preuve pour le pass sanitaire. Les autotests réalisés sans supervision restent accessibles pour un suivi individuel mais ne donnent toujours pas accès au pass sanitaire.
- Le résultat d’un test RT-PCR positif attestant du rétablissement de la Covid-19, datant d’au moins 11 jours et de moins de 6 mois permettent d’indiquer un risque limité de réinfection à la Covid-19 et peuvent aussi faire office de pass sanitaire.
- Les tests salivaires ne sont (toujours) pas acceptés comme pass sanitaire.
LES EXCEPTIONS
À compter du 15 octobre 2021, les tests resteront pris en charge par l’Assurance Maladie sur justificatif dans les conditions suivantes :
- Les personnes justifiant d’un schéma vaccinal complet, d’un certificat de rétablissement de moins de 6 mois ou d’une contre-indication à la vaccination.
- Les mineurs, sur présentation d’une pièce d’identité
- Les personnes identifiées comme cas contact à risque
- Les personnes présentant une prescription médicale
- Les personnes concernées par des campagnes de dépistage collectif
- Les personnes de retour d’un pays en liste rouge et devant réaliser un test de sortie de quarantaine, sur présentation de l’arrêté de quarantaine
- Les personnes devant réaliser un test RT-PCR confirmant un test antigénique positif de moins de 48h, sur présentation du résultat de test antigénique.
Des répercussions possibles sur l’épidémie ?
Si la mesure vise avant tout à encourager les Français qui hésitent encore à se faire vacciner, elle a également pour objectif de réduire la facture du dépistage : 2,2 milliards d’euros en 2020 et entre 4,9 et 6,7 milliards d’euros sont prévus pour cette année. D’autres répercussions pourraient malheureusement apparaître notamment sur le suivi de l’épidémie. Ainsi, le déremboursement des tests pourrait provoquer :
– Une nouvelle flambée de foyers infectieux au Covid-19 en décourageant les patients cas contact ou symptomatiques à se faire tester en laboratoire de biologie médicale ou à la pharmacie.
– L’exclusion de certains français qui renonceraient à certaines activités encadrées par le pass sanitaire, notamment pour familles les moins aisées.
– Provoquer un engorgement des consultations chez les médecins afin d’obtenir la fameuse prescription.
– Un diagnostic et une prise en charge retardée dont on sait pourtant désormais qu’elle est peut être déterminante dans l’efficacité des traitements.
– Le décompte du nombre de cas pourrait être faussé ces prochaines semaines impactant le suivi de l’épidémie. En effet, la raréfaction des tests dits « de confort » devrait entraîner mécaniquement une augmentation du taux de positivité.
– La multiplication des faux justificatifs qu’il s’agisse de la prescription des tests ou des résultats négatifs permettant l’obtention du pass sanitaire. Pour rappel, la chasse aux faux pass sanitaires s’amplifie depuis la rentrée, avec près de 350 procédures engagées fin septembre, visant quelque 270 soignants suspectés de fraude et 36.000 assurés soupçonnés d’en avoir bénéficié.